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Performance artistique alternative
Bonjour à vous tous,
Nous avons loupé de peu les anniversaires de Francine, de Xavier et d’Anne Marie, à qui nous souhaitons beaucoup de bonnes choses pour cette bougie supplémentaire.
Bravo aux férus de trail, du MTC(le club de Anne) qui continuent à multiplier les défis en tout genre… Anne continue à vous suivre de loin et apprécie vos petits messages !
Merci à vous de garder le lien avec nous, inutile de vous dire que cela nous fait du bien. Si vous avez des questions décentes ou indécentes, n’hésitez pas à les poser.
Ici, la vie continue. La semaine passée, j’ai fait une belle indigestion couplée à une tourista de folie, ce qui m’a considérablement affaibli. Je fais peu de course à pied, mais je crois avoir battu des records de vitesse depuis mon lit jusqu’aux toilettes. On essaie donc de faire de bonnes nuits afin de nous préserver. Car un nouveau contexte, un nouveau boulot, une nouvelle langue, de nouveaux collègues, essayer de sympathiser…et bien tout cela demande une certaine énergie qu’il faut dès à présent canaliser, pour mieux durer.
La belle surprise de la semaine, c’est mon très bon ami belge Thibaut, qui est venu, accompagné de sa chère et tendre à Siem Reap. Thibaut voyage depuis 1an et demi, uniquement par la voie terrestre, pour moins polluer, avec des jeux de société. Son défi : au-delà des langues, réussir à créer des moments d’exception grâce à ces mêmes jeux. Car lorsqu’une partie débute dans n’importe quel pays, toutes les barrières sociales, les à priori, et les différences, volent en éclat. Il a donc bâti son projet autour de ces valeurs, et a tenu des chroniques régulières pour plusieurs journaux de Belgique, pour France Inter, Môssieur est même passé au JT de la RTBF, et plusieurs grosses expositions de ses photos sont prévues pour Mai 2011. Il a donc vécu des moments tout à fait improbables, de yourte en yourte en Mongolie ou au Kirghizistan, en Russie, en Chine, au Kazakhstan, aux Philippines, et l’on peut dire sans forfanterie que son projet a fait un sacré bout de chemin depuis sa création. Son site www.letsplaytogether.be.
Ce furent donc de belles retrouvailles emplies de récits, de partages, de rires et de chamailleries en tout genre, que cette dernière semaine. Thibaut voyage désormais avec Sarah, une charmante canadienne, artiste à ses heures, et qui s’est greffée à son projet. Nous ne leur demanderons pas si ils jouent tous les soirs aux jeux de société que Thibaut a ramené avec lui, ou à d’autres jeux plus exotiques, car tout ceci ne nous regarde pas ! Ils sont donc désormais sur la voie du retour vers la Belgique, mais toujours et uniquement par la voie terrestre.
La semaine fut aussi marquée par l’accident de deux gars de l’équipe en scooter. Alors qu’ils tournaient vers la gauche, une voiture les a doublés au dernier moment, et les a donc fauchés. Plus de peur que de mal, même si Boung, un Thaï, était bien amoché. C’est uniquement parce que la voiture a trainé leur scooter sur quasiment 1 km, qu’ils ont réussi à les retrouver et à alerter la police. Ils ont réussi à se faire rembourser 350 dollars sur le champ, mais avec 50 dollars de bakchichs à donner à la police. Il ne s’écoule pas une semaine sans que nous n’assistions à des accidents en tout genre, et j’appréhende chaque fois qu’Anne prend le scooter. Le tout, c’est d’apprendre la lenteur, cela limite les risques. Mais en règle générale, lorsqu’il y a accident, chacun reprend sa route comme si de rien n’était, car il n’y a pas d’assurance au Cambodge. En tant qu’étrangers on nous a vivement conseillés de ne jamais rester proche d’un accident de la route : en effet même si nous avons en aucun cas contribué, on pourrait se retrouver accusé afin de pouvoir nous soutirer quelques dizaines (ou plutôt centaines) de dollars…
Anne me charge d’écrire une deuxième fois de suite l’article de la semaine, car Madame a un emploi du temps de ministre. La semaine, c’est Restaurateurs sans Frontières et Osmose, et le week-end, lever à 5h pour aller s’entraîner à regarder les oiseaux avec les apprentis guides, à quoi s’ajoute la formation théorique de 17h30 à 19h30 le samedi et dimanche. Nous lui avons fait lever le pied cette semaine, car difficile de faire la coupure dans ces circonstances. Elle commence à savoir dégainer ses jumelles aux moments importants, et à prendre des réflexes d’ornithologue confirmé.
Pour ma part, le chantier se passe bien pour le moment. On va dire que le côté créatif me manque et que mon côté déjanté s’est fait supplanter par le côté bien rangé de la restauration. Oh, bien sur, d’aucuns pourront argumenter, que donner des ordres aux Cambodgiens, et être aux aguets derrière eux, est digne d’une performance artistique alternative portant sur un sadomasochisme dominant/dominé, mais il n’en est rien. En fait, je m’aperçois que le côté chef ne me plait pas, même si ce n’est pas comme ça que je me vois. C’est d’ailleurs pour cette raison que je me suis mis à mon compte, pour fuir toutes relations hiérarchiques, qu’elles soient dans un sens ou dans l’autre. En étant indépendant, on travaille avec des gens motivés, et responsables. Donc, pour l’instant je reste ouvert à apprendre, mais je ne peux pas dire que ce soit la révélation. Et puis, c’est l’ouverture à une autre forme d’art, basée sur la précision du trait, et sur la vie qu’il contient. Un art idéaliste, à l’opposé de notre art occidental, réaliste…
A très bientôt pour la suite de ces épisodes, contée par Anne cette fois-ci !
Portez-vous bien !
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